9 Mai 2018
A2/ Un régime autoritaire et collaborateur.
A 84 ans Philippe Pétain, maréchal de France et « le vainqueur de Verdun », apparaît comme un sauveur pour la majorité des Français. Avec le député Pierre Laval il profite du chaos pour réunir l'Assemblée nationale à Vichy le 10 juillet 1940. (« divine surprise » pour Maurras) Ils obtiennent les pleins pouvoirs ( Sur 932 députés et sénateurs, 669 sont présents, 569 pour, 20 abstentions, 80 contre) pour mettre en place une nouvelle « constitution de l’État français »: la III° République est morte. « vive la République quand même!» s'exclame le député de l'Hérault Vincent Badie en sortant de la salle du casino de Vichy- un des 80 qui ont voté contre.
Des actes constitutionnels font du maréchal le chef de gvt et de l'Etat avec des pouvoirs exécutif et législatif, les assemblées suspendues. Il supprime toutes les libertés: interdiction des partis politiques , contrôle de la presse, du cinéma.
La révolution nationale : résolument réactionnaire « ordre moral »: restaurer les valeurs traditionnelles c'est à dire valorisation des paysans des artisans, de la famille ( « la terre elle ne ment pas ») La devise de la France devient: «travail faille patrie » . Les chantiers de jeunesse remplacent le service militaire et offre un cadre idéologique.
Au niveau économique et social, les syndicats ouvriers et patronaux sont supprimés au profit du corporatisme : le but est de dépasser la « lutte des classes ». Une politique d'étatisation de la production et de développement de la technocratie : François le Hideux prépare un plan de 10 ans.
La collaboration: Rencontre Hitler-Pétain à Montoire. (Loir-et-Cher), en octobre 1940.
Collaboration économique : production au service de l’effort de guerre du Reich; main d’œuvre avec la relève pui STO (1943) : certitude de la victoire allemande.
Collaboration militaire: des bases militaires en Syrie .La L.V.F. (légion des volontaires français) combat contre l'URSS
Collaboration policière: la police chasse les résistants; La milice (1943) de J. Darnand traque les résistantes et les juifs
Pétain a choisit la collaboration avec Hitler mais cela n’empêche pas l’armée allemande d’envahir la zone sud en novembre 1942 (débarquement anglo-saxon en Afrique du nord). Vichy devient alors un état satellite du Reich.
Dès octobre 1940, un statut des juifs est mis en place par Vichy : interdiction pour les juifs de pratiquer certains métiers; un fichier des juifs est créé . A partir de 1942 l’administration française participe au génocide en organisant des rafles dans tout le pays, comme celle du Vel’ d’hiv’ en juillet 1942. Les juifs sont parqués dans les camps de transit comme Drancy avant d’être déportés. 330 000 juifs en 1940 : 76 000 déportés; 2500 survivants.
B/ Les objectifs et combats de la résistance.
B1/ Des actions qui révèlent les raisons de l'engagement.
En juin et juillet 1940, des Français rejoignent de Gaulle à Londres qui a lancé son appel le 18 juin, renouvelé dans les jours suivants (paru dans certains journaux). ils constitueront les FFL (reconnus officiellement par Churchill dès le 28 juin : 7000 h. à Londres en août ; 20 000 maxi dans les colonies ralliées (AEF surtout)
En France des hommes et des femmes rejettent l’occupation mais de manière isolée dans un premier temps: l’ouvrier agricole Étienne Achavanne est le premier résistant français fusillé le 20 juin 1940; le maire de La Rochelle, colonel, le 23 juin 1940, refuse d’amener le drapeau français aux Allemands.
Peu à peu des groupes se forment, par exemple au musée de l’Homme à Paris; le 11 novembre 1940, des étudiants manifestent aux Champs-Élysées et déposent une gerbe de fleurs au pied de l’Arc de Triomphe.
En 1941-1942, les résistants s' organisent en mouvements et réseaux.
Réseaux : groupes restreints avec des missions militaires et de renseignement. Mouvements : visées politiques, plus générales
- d'abord en zone Sud ( Combat, Libération, Franc-Tireur)
- puis en zone Nord ( Libération-Nord, Défense de la France, Organisation civile et militaire,
- le Front national, communiste, est présent dans les deux zones, mais surtout actif à partir de juin1941.
-D'autres se sont mis au service des réseaux britanniques du Special Operation Executive ( SOE ) du major Buckmaster et des réseaux de la France libre, mis en place par le Bureau central de recherche et d'action ( BCRA ).
4 moments-clés ont permis le développement et favoriser les tentatives d'unification de la résistance :
Juin 1941: fin hésitation de certains militants communistes depuis le pacte germano-soviétique d'août 1939. Pierre Georges (colonel Fabien tue l'aspirant Alfons Moser, le 21 août 1941, à la station , à Barbès - Rochechouart
Février 1943: Service du travail obligatoire (STO) politique de collaboration avec le IIIe Reich, Beaucoup fuient et deviennent «réfractaires»
Novembre 1942,l'invasion de la zone Sud discrédite Vichy, incapable de s'y opposer
Février 1943: la capitulation de la VIe Armée allemande à Stalingrad.
Donc : Causes engagement
D'abord Rejet de l'occupant et de la défaite.
Rejet du nazisme et de l'antisémitisme (idéologie)
Rejet de Vichy.
Enfin engagement pro-républicain: à l'origine de l'action du CNR
A suivre...