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Béziauhistgeo

Compléments de cours.

Le départ des poilus, A.Herter.

Problématique : Comment une œuvre d’art participe-t-elle au travail de mémoire individuel et collectif ?

1/ Carte d’identité :

Le Départ des poilus, août 1914, Albert Herter (1871-1950),

Huile sur toile de 1925. Peinture monumentale. Taille : 12 M X 4,40 M Localisation : GARE DE PARIS-EST, hall de départ Offert par le peintre à la France en 1926. Courant artistique : Ecole américaine, XX° siècle, réalisme figuratif américain.

Le départ des poilus, A.Herter.

2/ Biographie / contexte:

Albert Herter (1871-1950), appartient à une dynastie d’artistes décorateurs et créateurs de mobiliers. Sa famille appartient à la riche bourgeoisie new-yorkaise. Il suit des études d’art à New-York puis Paris. Il devient ensuite peintre, illustrateur et décorateur. En 1893 Il épouse Adèle Mc Ginnis , rencontrée à Paris et également étudiante en art. Le Tableau a été réalisé en hommage à son fils Everit lui-même peintre. Il s’était engagé dans l’armée française en 1914 et a été tué en juin 1918, à 24 ans, près de Château-Thierry, dans l’Aisne. C’est donc une œuvre de mémoire dès la conception.

l'annonce de la mort d'Everit Herter dans le New York town.
l'annonce de la mort d'Everit Herter dans le New York town.
l'annonce de la mort d'Everit Herter dans le New York town.

l'annonce de la mort d'Everit Herter dans le New York town.

3/ Description :

Scène de départ des soldats en août 1914 sur le quai d'une gare. Les soldats sont Français (voir uniformes pour la nationalité et la période)

Le tableau se présente comme un frise (format déjà réalisé par l’artiste pour d’autres types d’œuvres)

Dans la partie haute, les soldats dans les wagons ou à leurs portes et aux fenêtres. Certains sont dans la pénombre déjà ailleurs. Il n’y pas de débordement, pas de joie visible. Un élément de patriotisme est visible avec le soldat qui porte un drapeau tricolore. Mais le personnage le plus marquant est au centre les bras en l’air portant un fusil (avec un bouquet de fleur) et son képi alors qu’il est encore en civil. Son enthousiasme est voulu par le peintre qui représente ici son fils, engagé en 1914.

Si l’on regarde le bas de la frise, le quai, on constate que Herter a voulu réunir le père (à gauche avec un bouquet), la mère (à droite avec une robe blanche) et le fils (au centre). Les autres personnages sont es familles, des couples qui se séparent avec une grande émotion: un couple s’enlace, un homme pleure… mais pas de débordement, même les enfants semblent calmes.

Aucune couleur ne domine véritablement dans la construction du tableau sans doute pour maintenir l’équilibre de la scène et ne pas créer de contrastes émotionnels.

Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.
Le départ des poilus, A.Herter.

4/ Comprendre / Interpréter.

Ce tableau est avant tout une œuvre de mémoire en souvenir du fils du peintre mais aussi de tous les soldats morts durant la Première guerre. C’est la raison pour laquelle Herter l’a offert à la France. L’inauguration a eu lieu en présence du maréchal Joffre et de l’ambassadeur des Etats-Unis. Le choix de placer le tableau dans le hall de départ de la gare de l’est est évident : c’est en effet de ce lieu que partaient de nombreux soldats vers le front.

La vision de la mobilisation est plus proche de la réalité que les quelques images filmées et visibles dans les cinémas à cette époque (propagande). Si le fils du peintre a bien « la fleur au fusil » c’est sans doute le fait de son engagement volontaire qui le porte vers le front, enthousiaste, mais surement totalement inconscient, comme les autres, de ce qui l’attend. Les autres personnages ne sont pas ravis de quitter leurs foyers mais ils sont déterminés, sans peur apparente.

Enfin la présence du père, de la mère et du fils Herter donne une touche religieuse au tableau: la mère semble prier alors que son fils a une position christique. Quant au père, son bouquet est peu en rapport avec un départ de convoi militaire mais plus avec une visite au cimetière.

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